mardi, mars 27, 2007

Scénes de naufrage.




Joseph Vernet a été un maître dans les peintures de Naufrages






naufrage de Paul et Virginie d'apres le livre de Bernardin de saint Pierre.


quelques estampes en vente sur le site historic-marine-france.com
Toile de Van En E. ci-dessus huile sur toile
Ecole de Lacroix de Marseille ci-dessous huile sur toile. De toutes les catastrophes auxquelles la vie de l'homme est exposée,les naufrages sont celles qui lui laissent le moins d' espérance de salut,et qui lui montrent la mort sous l'aspect le plus affreux,dans les naufrages ,que de circonstances se réunissent pour accabler les naufragés avant qu'ils aient reçu le dernier coup!La consternation,le desespoir s'emparent d'eux tout à coup et dans chaque vague,dans chaque lame qui s'approchent ,ils ne voient qu'une mort inévitable,que l'abîme prêt à les engloutir.Une profonde terreur est peinte sur tous les visages;de tous côtés se font entendre les lamentations de la douleur,les cris du desespoir .C'est alors que chacun s'isole et cherche à s'emparer de la planche de salut,sans s'occuper du danger qui menace tous les autres.Quelle longue et cruelle agonie!Avant que la mer engloutisse ses victimes,il faut encore que ces infortunées éprouvent l'affreux tourment de la faim et d'une soif dévorante;qu'elles soient meurtries,brisées par les pièces du navires qui tombent de tous côtés;qu'elles ressentent toutes les douleurs de l'insomnie et d'un froid rigoureux. Comment peut-il se faire qu'un pareil spectacle excite un sentiment de joie au coeur humain,si nous en croyons le poète Lucrèce? Cependant ,rien n'est plus vrai:c'est que le spectateur d'un naufrage,en comparant la situation ou il se trouve sur le rivage avec l'état déplorable des personnes qui luttent contre les flots, ne peut s'empêcher de se dire à lui-même:Combien ces gens sont malheureux,et combien je suis heureux! . C'est sans doute aussi par la même raison,ou le même sentiment,que tant de lecteurs préfèrent les livres ou l'auteur met sous leurs yeux l'effrayant tableau de tant de vaisseaux naufragés,de tant d'infortunés,disputant leur vie aux fureurs de l'océan,jetés nus sur des plages déseres,ou la faim,la soif,les animaux féroces,et des hommes ,plus féroces encore,les attendent pour les réduire dans le plus cruel esclavage.Tel est le coeur humain,il recherche toutes les émotions vives,toutes les émotions qui l'ébranlent ;mais les descriptions de naufrages ne doivent pas l'interesser sous ce seul rapport.Quel spectacle aussi touchant qu'il est douloureux,quel spectacle éminemment religieux que cette troupe de naufragés qui à genoux,les yeux et les mains levés vers le ciel,invoquent,avec toute l'ardeur de leurs voeux,la puissance et la miséricorde de ce Dieu qui commande aux flots de la mer,qui nous précipite dans l'abîme,et qui nous en retire!tous ces matelots,ces passagers même,qui ,peut-être,n'ont pas imploré une seule fois,dans le cours de leur vie,le secours de la divinité,font entendre le cri de la religion dans ce moment suprême!Quel impie oserait dire alors:Il n'y a point de Dieu. Non ,on ne saurait trouver un seul athée sur un vaisseau naufragé.
Ant Caillout nouvelle histoire des naufrages Paris 1834.

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