⚓ Valdo Barbey (1880–1964) : Peintre de marine, témoin du monde et des hommes
Valdo Louis Barbey, dit Valdo Barbey, est né le 1er novembre 1880 à Valeyres-sous-Rances, dans le canton de Vaud en Suisse. Naturalisé français en 1909, il s’installe à Paris dès 1897, où il se forme à l’Académie Julian auprès de maîtres comme Eugène Burnand, Jean-Paul Laurens et George Desvallières.
🎨 Un artiste entre tradition et modernité
Valdo Barbey développe un style figuratif, sensible et rigoureux, mêlant scènes de genre, portraits, illustrations littéraires et vues maritimes. Il illustre des œuvres de Joseph Conrad, Claude Farrère, Louis Aragon, et collabore avec des artistes comme André Dunoyer de Segonzac.
Son œuvre est marquée par une grande diversité : aquarelles, huiles, lithographies, eaux-fortes… Il réalise aussi des décors de théâtre, et ses talents de dessinateur sont reconnus dans les milieux littéraires et artistiques parisiens.
🪖 Un témoin de guerre
Mobilisé en 1914 dans le 109e régiment d’infanterie, il est grièvement blessé à Aix-Noulette en décembre 1914 : trépanation, ablation de l’humérus droit, 18 mois d’hôpital. Réformé en 1916, il met trois ans à retrouver l’usage de la peinture.
Il publie sous le pseudonyme Fabrice Dongot Soixante jours de guerre en 1914, un journal illustré salué par Jean Norton Cru comme un “petit chef-d’œuvre” et un témoignage de première catégorie.
🌍 Peintre de marine tardif mais légitime
En 1947, Valdo Barbey est nommé Peintre Officiel de la Marine, à 67 ans. Ce titre vient couronner une vie d’artiste tournée vers les ports, les bateaux de pêche, les scènes maritimes, mais aussi les voyages : Espagne, Angleterre, Roumanie, Finlande, Antilles, Égypte.
Son œuvre maritime est discrète mais authentique : il peint l’arsenal de Brest, des embarcations, des quais, avec une sensibilité documentaire et poétique. Il ne cherche pas l’héroïsme naval, mais la vie quotidienne des gens de mer.
🕊️ Une fin paisible, un héritage discret
Valdo Barbey meurt à Paris le 5 décembre 1964, dans le 6e arrondissement. Officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire, il laisse une œuvre riche, dispersée, parfois méconnue, mais toujours empreinte d’humanité et de finesse.
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