mise à jour de Crisennoy

 ⚓ Pierre Émile de Crisenoy : Le regard romantique sur les flottes du Second Empire

🧬 Origines et formation

Né le 25 juin 1827 à Crisenoy, en Seine-et-Marne, Pierre Émile Gigault de Crisenoy appartient à une famille notable. Son père, Étienne Charles Gigault de Crisenoy, est une figure locale, et son frère, Achille Étienne Marie, deviendra également connu dans les cercles militaires.

Très tôt attiré par l’art et la mer, Pierre Émile se forme auprès de Jean-Baptiste Henri Durand-Brager, lui-même peintre de marine et officier de marine. Cette double influence — artistique et militaire — marque profondément son œuvre, qui allie rigueur documentaire et sensibilité picturale.

🎨 Peintre officiel de la Marine

En 1867, Crisenoy est nommé Peintre Officiel de la Marine, une distinction prestigieuse qui lui permet d’accompagner des expéditions navales et de représenter la flotte française dans ses évolutions techniques et géographiques.

Ses œuvres, comme Navires de guerre dans la rade de Cherbourg (1866) ou Navires pris dans les glaces (conservé au Musée national de la Marine), témoignent d’une maîtrise du dessin naval, avec une attention portée aux coques, gréements, fumées et atmosphères portuaires.

Il réalise également des illustrations pour des récits de voyage, comme Scènes de la vie maritime. De Rochefort à Cayenne, publié en 1883, où il accompagne le journal du capitaine de l’Econome avec 20 planches et une carte dépliante, mêlant art et ethnographie.

🖼️ Style et sujets

Crisenoy est souvent qualifié de peintre-reporter : il ne se contente pas de peindre des marines idéalisées, mais documente les expéditions, les manœuvres navales, et les ports d’escale. Ses œuvres montrent des cuirassés attaqués par des torpilleurs, des chaloupes canonnières, ou encore des navires scientifiques comme L’aviso le Talisman, utilisé pour des missions océanographiques.

Son style est académique, précis, mais empreint d’une poésie discrète, notamment dans ses aquarelles comme Goélette vent arrière, où la lumière et le mouvement sont subtilement rendus.

🕊️ Fin de vie et postérité

Pierre Émile de Crisenoy meurt à Paris le 9 juillet 1902, à l’âge de 75 ans. Son œuvre, bien que peu médiatisée aujourd’hui, reste présente dans les collections publiques, notamment au Musée national de la Marine, et dans des ventes aux enchères où ses aquarelles et huiles continuent d’attirer les amateurs.

📚 Héritage d’un peintre discret mais essentiel Crisenoy incarne une figure de transition entre la peinture romantique de la mer et la documentation technique du monde naval. À travers ses toiles, gravures et aquarelles, il offre un témoignage visuel précieux sur la marine française du Second Empire et de la Troisième République.

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