vendredi, mai 07, 2021

Décés de Bruno Petitcollot (74 ans)


Le dernier expert Français  en antiquités de marine est décédé........................

 voir    un  extrait de la gazette drouot

Collection Bruno Petitcollot, l'invitation au voyage.

 Le 23 avril prochain, les amateurs ont rendez-vous avec des instruments de navigation, des globes, des demi-coques et des maquettes, des dents de cachalot gravées et des tableaux de Marin-Marie, dont l’expert avait contribué à valoriser l’œuvre.

 Barbe de quelques jours, teint hâlé, voix rauque, démarche décontractée, Bruno Petitcollot ne cadrait pas vraiment avec l’image de l’expert que l’on croise à l’Hôtel Drouot. L’homme aux allures de vieux loup de mer était éminemment sympathique, et il suffisait de le voir à une terrasse des environs pour saisir qu’il aimait profiter de la vie. Quelques jours avant son décès, le 30 octobre dernier, à l’âge de 72 ans, il partageait avec son frère homard, huîtres et crevettes.

Si l’on dit souvent que les études de droit mènent à tout, les siennes le conduiront à s’occuper d’enfants inadaptés en région parisienne. Puis le hasard s’en mêle, provoqué autant qu’il s’impose parfois… «Le métier nous est tombé dessus, comme pour notre père, qui, à quelques années de la retraite, réalise ce qu’il a toujours eu envie de faire et ouvre rue de Seine, une boutique d’objets de marine», raconte Jean-Yves Petitcollot, le cadet de Bruno. Constatant tout ce que l’activité peut avoir de passionnant, les deux frères se lancent à leur tour. Si la marine n’est pas une vocation, ils ne se voient pas vendre autre chose. Reprenant le modèle paternel, ils achètent de la marchandise en Angleterre et la revende dans le magasin qu’ils ont ouvert non loin de celui de leur père. Puis, ils jettent l’ancre à l’angle des rues de Beaune et de Verneuil. Heureuse époque pour les deux frères, qui font la connaissance d’un certain Olivier de Kersauson, ont «la chance folle» de participer à une Biennale des antiquaires et aux Cinq jours de l’objet extraordinaire du Carré Rive gauche, multipliant les salons. Quotidiennement, ils poussent la porte de l’Hôtel Drouot, qui a investi l’ancienne gare d’Orsay. À chacun toutefois son domaine de compétences 
: Jean-Yves achète les objets et les restaure, Bruno tient le magasin et assure les expertises. Une fois encore les choses se font naturellement. «J’étais bricoleur, lui pas du tout, je savais acheter alors qu’il se laissait trop souvent aller au coup de cœur», raconte Jean-Yves Petitcollot.  Sans faire fortune, ils vivent bien. Un peu comme si le travail et les vacances ne faisaient qu’un. Quelques années plus tard, leurs routes se séparent, mais ils restent proches, chacun gardant sa spécialité. Dans sa boutique du
14e arrondissement, Bruno Petitcollot poursuit les expertises d’objets de marine et de sciences, enrichit son site la rose-des-vents.com – celui-ci fonctionne toujours – et ne manque pas une exposition, au musée de la Marine, place du Trocadéro bien sûr, ou à celui du Long Cours Cap-Hornier, à Saint-Malo, pour lequel il a une tendresse particulière. En ventes publiques, à Paris ou en province, il ne se ccontente pas d’assister le commissaire-priseur, mais pparle des objets avec l’aisance d’un conteur. Ses aautres plaisirs ? «Un petit verre de blanc, un cigare et regarder la mer se coucher sur le port de Marseille», raconte son cadet, mais aussi jeter quelques casiers depuis son pointu au large de l’île des Embiers, dans le Var, naviguer avec Bernard Rubinstein, figure de la presse nautique, décédé le 13 juin à l’âge de 74 ans. Bruno Petitcollot retrouvait là les souvenirs d’enfance de vacances à Carnac, à Bréhat ou à Arcachon. S’il ne peignait pas, notre expert avait un joli coup de crayon. Est-ce là l’origine de sa passion pour Marin-Marie ? Les deux hommes ont en commun des études de droit, des familles qui n’ont aucun lien avec le milieu nautique, mais des quartiers d’été pris au bord de la mer, en Bretagne pour la famille Petitcollot, à Chausey pour les Durand Couppel de Saint-Front.



 C’est dans cette île, à quelques miles de Granville, que le jeune Marin est devenu au fil des ans un vrai connaisseur du monde de la mer. À 5 ans, il arpente le pont du Holiday, en 1925, il connaît sa deuxième grande expérience nautique en incorporant le Ppourquoi-Pas ? du commandant Charcot. Huit ans plus tard il réalise son exploit le plus célèbre : la traversée de l’Atlantique en vingt-huit jours, à bord ddu cotre Winibelle, prélude à son autre périple en ssolitaire vers l’Amérique, en canot à moteur cette fois. Mobilisé sur le Strabsourg, il participe à la bataille de Mers-el-Kébir, reprend du service sur le Fantasque et se trouve à Dakar lors de la tentative de débarquement anglo-gaulliste en septembre 1940. C’est en tant qu’artiste toutefois que Marin-Marie est le plus connu du grand public.
Dessinateur avant d’être peintre, il représente la mer et les bateaux avec la plus grande précision possible, mais son œil est aussi observateur que sa main est adroite. Sous son pinceau, les vagues sont en mouvement et le spectateur est passager. Gonflement des voiles, allures des bateaux, marbrures des mers, tout concorde mais le sentiment de force et de liberté est là. On imagine combien cette œuvre parle à Bruno Petitcollot. Dès le début des années 2000, il s’attache, en lien avec sa famille, à promouvoir son œuvre. Le 29 octobre 2007, à Drouot (Deburaux & Associés), une grande scène de pêche côtière, Cancale, la caravane, est disputée jusqu’à 261 268 €. Le record tient toujours… Le 23 avril, une dizaine d’aquarelles – et autant de pièces encadrées – quitteront la collection Petitcollot. Au menu, les derniers grands seigneurs de la marine à voile, pour lesquels il a une tendresse particulière, l’arrivée du paquebot Ile-de-France dans le port de New York (voir photo page 12), la masse métallique d’un bateau de guerre lors du bombardement de Dakar, des trois-mâts sur des mers formées en camaïeu de blanc, de gris et de bleu (voir page de droite). Alentour, des souvenirs de plage, des objets scientifiques, des dents de cachalot gravées, des globes terrestres et célestes. C’est l’heure d’embarquer
















 

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