Antiquaire-de-Marine: avril 2021

mercredi, avril 14, 2021

NIVARD André

Nivard André peintre officiel de la marine "homme du patrimoine"

dimanche, avril 11, 2021

Bouchaud jean peintre officiel de la marine

🌍 Jean Bouchaud : Le peintre voyageur des mers et des mondes

Jean Bouchaud (1891–1977) incarne l’archétype du peintre-aventurier du XXe siècle. À la fois artiste, reporter et explorateur, il a parcouru les terres lointaines et les océans pour en rapporter des œuvres vibrantes, empreintes de lumière, de culture et d’humanité. Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1942, il a su conjuguer art et ethnographie dans une œuvre foisonnante.

🎨 Une vocation précoce

Né à Saint-Herblain, près de Nantes, dans une famille d’artistes — son grand-père Léon Bouchaud était ami de Corot et Harpignies — Jean Bouchaud commence à peindre dès l’âge de 17 ans. Il étudie à l’Académie Julian à Paris, où il deviendra plus tard professeur.

Pendant la Première Guerre mondiale, réformé puis engagé comme artilleur, il réalise des croquis au front. En 1919, démobilisé en Tunisie, il découvre la lumière du Maghreb qui influencera durablement sa palette.

🧭 L’appel du voyage

Bouchaud est un peintre orientaliste, mais son œuvre dépasse les clichés exotiques. Il explore :

• Le Maroc, où il est présenté au maréchal Lyautey

• L’Algérie, pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif à Alger en 1921

• L’Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge) grâce à une bourse du gouvernement de Hanoï

• La Chine, où il rencontre les populations Lolo à Yunnan-Fou

• L’Afrique noire, du Dahomey à la Côte d’Ivoire

Ses œuvres — aquarelles, huiles, dessins — captent les scènes de vie, les marchés, les traditions, les visages. Il expose à Alger, Paris, et participe à des salons prestigieux. En 1928, il reçoit la médaille d’or au Salon des artistes français pour Laveuses cochinchinoises.

⚓ Peintre de la Marine

Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1942, Bouchaud embarque à bord de navires pour peindre les ports, les marins, les paysages côtiers. Il participe à la décoration de paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, dont le mythique Normandie. En 1945, il devient Peintre aux Armées, poursuivant son travail de documentation artistique.🖼️ Une œuvre ethnographique

Jean Bouchaud ne se contente pas de peindre : il documente. Ses carnets de voyage, ses croquis et ses aquarelles sont autant de témoignages sur les cultures rencontrées. Il est souvent considéré comme le peintre des colonies, mais avec une approche respectueuse et humaniste.

🏡 Vie personnelle et héritage

Marié à Marielle de Ferré de Péroux, fille d’un capitaine de frégate, il eut sept enfants. Il meurt à Nantes le 6 mai 1977, et repose au cimetière Miséricorde. En 2007, le port de Nantes lui rend hommage avec l’exposition Carnets de voyage d’un Nantais, peintre de la marine.

Bouchaud-jean (peintres-officiels-de-la-marine.com)

bouchaud jean

Jean BOUCHAUD (1891-1977).
Prix d'Indochine en 1924.
Jeune femme vietnamienne en costume traditionnel.
Dessin à la pierre noire et rehauts de sanguine encadré, signé en bas à gauche.
Dimensions: 25x13 cm (à vue).

Elève de l'Académie Julian et du peintre Harpignies qui lui prodiguera des conseils, Jean Bouchaud sillonne le Cambodge, Laos, et le Vietnam jusqu'en 1925.
Il est profondément marqué par l'Indochine, fasciné par les coutumes et mœurs des populations qu'il découvre.
Notre dessins reflète la sérénité qui respire dans son œuvre et traduit le souci ethnographique du peintre qui a sans cesse porté son attention aux attitudes et costumes traditionnels.

J

jean Bouchaud, né à Saint-Herblain le 29 octobre 1891 et mort à Nantes le 6 mai 1977, est un peintre français.
Jean Bouchaud est issu d’une famille d’artistes : son grand-père Léon Bouchaud fut peintre et ami de Corot et d’Henri Harpignies. Trois de ses frères, Étienne, Michel et Pierre Bouchaud, ont également embrassé une carrière artistique.
Ancien élève de l'Académie Julian à Paris, il en devient l'un des professeurs. Après s'être initié à l'aquarelle en Italie entre 1909 et 1912, Jean Bouchaud réalise des croquis au front pendant la Première Guerre mondiale. En 1919, il est démobilisé en Tunisie dont il découvre la lumière, et est remarqué lors du concours pour le prix de Rome de 1920 par Maurice Denis et Marcel Baschet, malgré son échec, puis séjourne ensuite au Maroc.
Il expose au Palais d’été d'Alger Les Présents au nouveau-né et L'Écrivain public aquis par le sculpteur Paul Landowski. Titulaire d’une bourse du gouvernement de Hanoi, Jean Bouchaud se rend en Indochine de 1924 à 1925 (Phnom Penh, Angkor, Saigon, Hué). Il rejoint le Laos à cheval (Vientiane, Luang Prabang descend le Mékong et Hanoï) et s'aventure jusqu'en République de Chine, où il entre en contact avec les populations lolo à Yunan Fou. En 1929-1931, Lyautey lui confie la direction artistique pour la peinture de la future Exposition coloniale internationale de 1931. Il exécute notamment une composition murale de 1 300 mètres carrés.
En 1932-1933, Jean Bouchaud bivouaque en solitaire au Sénégal, en Guinée, en Côte d'Ivoire et au Dahomey (Bénin). Comme de nombreux artistes, il est sollicité pour la décoration du paquebot Normandie pour lequel il crée quatre panneaux de la salle à manger de luxe (1935), puis décore le pavillon de la Bretagne à l’Exposition internationale de Paris de 1937 et le grand hall du palais de la France d’outremer à l’Exposition universelle de New York de 1939.
Année ou il rejoint les armées comme correspondant de guerre, envoyé spécial de l'Illustration, auprès des troupes coloniales dans la région de Fréjus. En 1942, il réalise un carton de tapisserie sur le thème de La Bretagne destinée à la préfecture de Quimper. Il participe avec l'Armée française aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne (1re armée du général de Lattre de Tassigny) et est sollicité pour illustrer Les Souffrances de la France sous la direction d'A. Bourgeois (La Lithographie, 1945).
Après la Seconde Guerre mondiale, Bouchaud réalise la décoration de plusieurs paquebots de la Compagnie générale transatlantique. Il est nommé membre de l’Institut de France à l'Académie des beaux-arts, section peinture, en 1951, au fauteuil de George Desvallières. Jean Carzou lui succédera en 1979.
De 1957 à 1964, Jean Bouchaud décore un lycée à Fort-de-France et participe à la décoration murale du lycée Claude-Monet de Paris.
Le musée du Faouët lui a consacré une exposition en 2005 retraçant son travail sur la Bretagne, même si cette partie de cette production est moins connue.

samedi, avril 10, 2021

Paul Perraudin

🌊 Paul Perraudin (1907–1993) : Le regard tendre d’un marin aquarelliste

Paul Charles Perraudin, né le 3 novembre 1907 à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne) et mort en 1993 à Marseille, est un Peintre Officiel de la Marine nommé en 1943, reconnu pour ses aquarelles, dessins et illustrations empreints de finesse et de poésie. Professeur aux Arts décoratifs, il a marqué son époque par une œuvre à la fois intimiste, documentaire, et profondément bretonne.

🎓 Une formation rigoureuse et un goût pour l’enseignement

Paul Perraudin enseigne à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, où il transmet son savoir du dessin et de la composition. Admirateur de Daumier, il développe un style où le trait révèle les émotions, les gestes et les atmosphères. Il privilégie les aquarelles, les dessins à la mine de plomb, et les estampes, avec très peu de lithographies ou d’huiles.

⚓ Peintre Officiel de la Marine

Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1943, Perraudin embarque sur plusieurs navires :

• Beautemps-Baupré

• Lobelia

• Richelieu• La Somme

• Le Savoyard

• Andromède

• Et même en mission aéronavale à Oran et La Réunion

Ces embarquements nourrissent une œuvre riche en scènes de bord, vues de ports, et instants marins, toujours captés avec sensibilité et justesse.

🖋️ Une œuvre tournée vers la Bretagne

Perraudin est profondément inspiré par la Bretagne, notamment Ouessant, Cherbourg, Vannes, et l’île aux Moines. Il y peint :

• Le port de Rouen (1954)

• Quais à Cherbourg (1946)

• Le départ à Brest (1929)

• Marins à quai à Toulon (1933)

• Brume sur la lande (1936)

• Le phare d’Ouessant, L’attente, Les moulins d’Ouessant

Son style est poétique, avec une perception très personnelle du réel : les marins sont souvent représentés dans l’attente, le mouvement ou la solitude, et les paysages sont baignés d’une lumière douce et mélancolique.

📚 Illustrateur et ami des écrivains

En 1947, il illustre Les Filles de la pluie d’André Savignon, roman emblématique de Ouessant, publié aux éditions du Montparnasse. Ses dessins accompagnent le texte avec une grâce silencieuse, notamment :

• L’église de Lampaul

• Ouessantine sur le chemin

• Kermein

• Le calvaire

Il est proche de plusieurs autres peintres de la marine, comme Pierre Noël, Luc-Marie Bayle, et Pierre Perron.

🖼️ Une reconnaissance tardive mais durable

Une rétrospective lui est consacrée en 1977 dans L’Art et la Mer (n°15), et plusieurs de ses œuvres sont encore visibles dans des collections privées et publiques. Le marché de l’art reconnaît aujourd’hui la valeur documentaire et artistique de ses aquarelles, souvent estimées entre 500 et 900 euros selon les sujets et les formats.

🧭 Héritage d’un peintre discret et essentiel

Paul Perraudin incarne une figure rare : celle du peintre de marine contemplatif, à la fois témoin, poète, et passeur de mémoire. Son œuvre, entièrement dédiée au dessin et à l’aquarelle, est une archive sensible de la vie maritime française du XXᵉ siècle, entre rigueur technique et émotion silencieuse.

http://peintres-officiels-de-la-marine.com/Perraudin-Paul/Perraudin%20paul.html

il mérite son titre car il a beaucoup voyagé sur les bateaux de la marine Nationale.

Pierre Noel

⚓ Pierre Noël : Le trait classique au service de la mer

Pierre Noël, né à Troyes le 23 mai 1903, est issu d’une famille militaire et lettrée, imprégnée de culture et de tradition. Son père, capitaine au bataillon de chasseurs à pied, et ses grands-pères — l’un officier de marine, l’autre général de cavalerie — lui transmettent un attachement profond à l’histoire, à la mer et à la rigueur du service.

🎨 Une vocation nourrie par les lettres et le dessin

Dès son plus jeune âge, Pierre Noël dessine sans relâche. Après des études classiques à Soissons, Fontainebleau, Arcachon et Orléans, il s’installe à Paris pour suivre les cours de René Lelong et Louis-François Biloul, puis à l’École des Beaux-Arts en élève libre. Il y développe un goût pour l’anatomie, l’histoire de l’art et le dessin académique.

En 1927, il épouse Marthe Coulon, sculptrice issue d’une famille de mécènes qui avait soutenu Ingres et employé le père de Balzac. Ensemble, ils installent leurs ateliers près de Denfert-Rochereau à Paris, vivant de leurs créations et des illustrations de presse.

📚 Illustrateur de renom

Pierre Noël illustre de nombreux classiques de la littérature française : Balzac, Flaubert, Alexandre Dumas, entre autres. Son trait précis, élégant et expressif séduit les éditeurs et les lecteurs. Il fait partie du groupe des "4 couleurs", réunissant 28 illustrateurs du livre, et collabore avec des figures comme Beuville, Pichard ou Lebedeff.

⚓ Peintre Officiel de la Marine

En 1944, sur recommandation de Guy Arnoux, Pierre Noël est nommé Peintre Officiel de la Marine. Ce titre prestigieux lui permet d’embarquer sur les navires de la Royale, de croquer les marins, les ports, les manœuvres et les paysages côtiers avec une sensibilité rare. Il partage son temps entre son atelier parisien, sa maison de campagne à Gercy, et ses voyages en mer.

Son œuvre maritime se distingue par :

• Une sobriété élégante, loin des effets spectaculaires

• Un sens du détail technique, hérité de son éducation militaire

• Une poésie discrète, dans les scènes de vie embarquées et les paysages portuaires

🖼️ Héritage et reconnaissance

Pierre Noël meurt à Gercy le 29 octobre 1981 et est enterré à Vervins, dans le caveau familial. Sa fille, Marie-José Noël, historienne et passionnée de patrimoine, lui consacre un catalogue raisonné riche de 300 pages, retraçant sa carrière de dessinateur, peintre, décorateur et illustrateur.Pierre Noël incarne une forme de classicisme moderne, où la mer n’est pas un tumulte mais un espace de travail, de mémoire et de beauté silencieuse. Son œuvre, à la croisée de l’art et de l’histoire, mérite une place de choix dans le panthéon des peintres de marine français.