georges ROLLIN de VERTURY

⚓ Georges Rollin de Vertury (1894–?) : Le trait satirique au service de la mer

Peintre officiel de la Marine nommé en 1924, Georges Rollin de Vertury occupe une place à part dans le paysage artistique maritime français. À la fois gouailleur, observateur et technicien du trait, il a su capturer la vie des marins avec une verve graphique qui mêle réalisme, ironie et tendresse.

🎨 Un style libre et expressif

Rollin de Vertury se distingue par ses gouaches nerveuses, souvent de petit format, où l’on sent le geste rapide et sûr du dessinateur. Ses scènes maritimes ne sont pas de simples représentations de navires ou de ports : elles racontent des histoires. On y voit des marins en goguette, des silhouettes penchées sur le pont, des gestes du quotidien, parfois teintés d’un humour noir assumé — comme dans cette œuvre titrée « L’alcool tue… mais le marin ne craint pas la mort ».

Son style évoque parfois celui des affichistes ou des caricaturistes, mais avec une profondeur narrative qui dépasse la simple illustration. Il capte les ambiances, les tensions, les moments de relâche, et surtout, l’humanité des gens de mer.

🚢 Un peintre embarqué dans la vie navale En tant que peintre officiel de la Marine, Rollin de Vertury a eu accès aux navires de guerre, aux ports militaires, et aux scènes de vie embarquée. Ses œuvres témoignent d’une proximité réelle avec les marins, loin des visions idéalisées ou romantiques. Il peint des mines flottantes désamorcées, des manœuvres techniques, des instants de repos — toujours avec un regard vif et parfois caustique.

Ses gouaches datées des années 1950, souvent vendues en carnets ou en lots, sont aujourd’hui recherchées par les collectionneurs pour leur authenticité et leur fraîcheur.

🖼️ Une œuvre encore présente sur le marché

Les œuvres de Rollin de Vertury apparaissent régulièrement dans les ventes aux enchères et sur les sites spécialisés en art maritime. On y retrouve des scènes de quai, des portraits de marins, des vues de navires, mais aussi des compositions plus libres, parfois fantaisistes, toujours empreintes d’un regard personnel.

Son nom reste associé à une époque où le peintre de marine était aussi un chroniqueur, un témoin du quotidien naval, et parfois un provocateur graphique.