🌊 Pierre Philippe Bertrand : Le marin des pinceaux et des îles
🧭 De la carrière militaire à l’art libre
Né à Lorient en 1884, Pierre Philippe Bertrand est d’abord destiné à une carrière militaire, suivant les traces de son père. Il étudie au Prytanée militaire de La Flèche de 1895 à 1902, mais abandonne cette voie pour se consacrer à la peinture. Autodidacte, il est initié par Pégot-Ogier, et découvre l’école de Pont-Aven, admirant notamment Gauguin.
Il monte à Paris, fréquente les milieux artistiques, collabore avec des journaux comme Gil Blas, et expose dès 1907 dans les salons parisiens. En 1914, il présente ses œuvres à la galerie Devambez, mais la guerre interrompt sa trajectoire : mobilisé, il est fait prisonnier en 1915, puis interné en Suisse où il réalise des lithographies de guerre exposées à Genève.
🎨 Peintre officiel de la Marine
Installé à l’île d’Yeu en 1926, il y trouve son paradis pictural. En 1935, il est nommé Peintre Officiel de la Marine, une reconnaissance de son talent à représenter les ports, les barques, les marais et les lumières changeantes du littoral. Ses œuvres comme Entrée du port de La Rochelle, Clair de lune en marais poitevin ou Barques à Port-Joinville témoignent d’une touche impressionniste, vibrante et poétique.
Il peint aussi Noirmoutier, les salines, les baigneuses, et les scènes estivales avec une sensualité discrète et une lumière omniprésente. Son style évolue vers un impressionnisme lumineux, influencé par les bouleversements de la guerre et les paysages vendéens.
🏡 Vie personnelle et héritage
Il épouse Yvonne Dulac en 1923, et sa fille Nicole Bertrand devient sculptrice. Expulsé de l’île d’Yeu par les Allemands en 1939, il se réfugie à Nantes. Il meurt à Paris en 1975, et repose à l’île d’Yeu, son lieu de cœur.
Son œuvre est conservée dans plusieurs musées, dont celui de La Rochelle, et a fait l’objet d’expositions, notamment à l’Écomusée du Daviaud en 2007.
🖼️ Une œuvre entre terre et mer
Pierre-Bertrand est un coloriste sensible, un narrateur des rivages, qui a su capter les instants suspendus entre ciel et mer. Sa peinture, souvent méconnue, mérite d’être redécouverte pour sa profondeur poétique, sa lumière vibrante, et son ancrage dans les paysages de l’ouest français.
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